De qui parlons-nous quand nous faisons un feedback ? Mais de nous-même bien sûr !

Combien de feedbacks ai-je fait, persuadée que je parlais de l’autre, attentive à être « objective », avec souvent l’impression de décrire… « une réalité solide » ?.
Hum… un certain nombre hélas !

Nous le savons mais nous l’oublions constamment : nous n’avons pas un contact direct avec la réalité. Nous avons un contact direct avec notre expérience.

D’ailleurs, c’est quoi, notre expérience ?

Notre expérience, c’est un flux continu de 4 éléments interconnectés. (Merci #leadershipparlaclarte!)

1/ Les informations que je capte dans mon environnement (premier filtre personnel, étroitement dépendant de qui je suis, de mon expérience passée)
2/ Ce que j’en pense (le sens que je leur donne, mon interprétation, l’histoire que je me raconte)
3/ Les émotions qui me traversent (dont peut-être je ne suis pas tout à fait consciente et qui pourtant gouvernent bon nombre de mes décisions)
4/ Ce que je veux ou ne veux pas.

Moi, moi, moi, moi.

Il serait sage de démarrer nos feedbacks (ou feedforwards) par : « Voilà ma perception des choses ». On peut enfoncer le clou si besoin « Je ne prétends pas que ce soit la vérité, c’est mon point de vue ».

Ça détend notre interlocuteur, ouvre sa curiosité.
Ça nous rappelle à un peu plus d’humilité (c’est pas plus mal).

Si c’est toujours l’expérience du boss qui est « la bonne expérience », l’engagement des équipes, la qualité de leur énergie, leur créativité passent tôt ou tard par la fenêtre. Bam !

Alors, cette fameuse « intelligence collective » ? Cet « engagement » des équipes que nous appelons de nos souhaits ?

Ils naissent de l’écoute et de la confrontation respectueuses de nos expériences par nature subjectives.

Cela nous demande une sacrée conscience de nous-même et des autres ! Fort heureusement, cela s’entraîne.

Je recommande l’excellent livre de Gervase Busche « Le leadership par la clarté », technique à laquelle je me suis formée avec Claire Lustig, qui l’enseigne en France. C’est une formation expérientielle, intense. Une fois formé, vous faites partie d’une communauté, et vous pouvez continuer de vous muscler. Indispensable. C’est l’entraînement qui crée la transformation.

Personnellement, cela m’a tellement fait grandir, que je fais partie de l’équipe de coachs qui promeut avec Claire le Leadership par la clarté en France.

 

Allons un cran plus loin.

Si nous parlons du feedback, alors évoquons son indispensable comparse, le feedforward.

Le feedforward démarre par « La prochaine fois, je te propose de… ».

C’est à dire qu’il est directement centré sur l’avenir. Il met l’énergie, l’attention, la clarté sur ce que nous voulons construire. Il est orienté solution, potentialités. Pour les faire grandir.

Le message perçu par notre interlocuteur c’est  « il veut construire avec moi » et non « qu’est-ce que j’ai encore fait de travers ? ».

1/ Ca change toute la dynamique de la relation.
2/ La cible, l’objectif deviennent clairs.

Car combien de fois, après un feedback, on sait ce qui ne va pas, mais on ne sait pas qu’il faudrait faire ?

Développer une culture du feedback, du feedforward, c’est, de mon point de vue, essentiel et exigeant !