« Je viens d’arrêter un de mes proches collaborateurs. Surmenage sévère. Son plus gros projet est en danger. Je n’ai rien vu venir… ».
Voilà comment a démarré une récente séance de coaching, avec un directeur pourtant reconnu pour être soucieux de ses équipes.
Son track record le précède. Je témoigne de son attention à soutenir, challenger, nourrir son équipe.
Seulement voilà. Son organisation est en télétravail 4 jours sur 5.
Donnez la possibilité de gérer leur temps librement (autonomie) à des personnes passionnées, pour qui leur job fait complètement sens (le fameux purpose) : vous avez un catalyseur de motivation fantastique.
Mais avec le télétravail, notre capacité à identifier les grains de sable qui enrayent le système se réduit. Un collaborateur jusque-là performant, qui se retrouve graduellement en difficulté, peut se rassembler émotionnellement le temps d’un Teams, et donner le change.
Non pas qu’il souhaite « nous enfumer ». La plupart du temps, il cherche au contraire à faire face. Jusqu’au moment où il réalise qu’il s’est enferré trop loin pour oser maintenant tirer la sonnette d’alarme.
Télétravail. Nous sommes au tout début de notre apprentissage. Nous allons nous faire surprendre, et nous apprendrons en marchant.
Cela pose plusieurs questions. 3 retiennent mon attention :
- Quel est notre degré de vigilance ?
- Quelle est la qualité du dialogue avec nos collaborateurs ? Je parle de la nécessité à développer une confiance plus profonde et un plus grand degré de vérité dans la relation. Pas si simple dans une relation hiérarchique.
- Le pouls des équipes, est-ce que nous le prenons collectivement, ou bien est-ce chacun pour soi ?
Nous sommes le jouet de biais inconscients, qui nous empêchent de voir la réalité telle qu’elle est. Nous le savons bien.
Une des façons de parer l’écueil, puisque justement il est inconscient, c’est de mettre en place un système formel ET collectif. Par exemple, 15 minutes à chaque CODIR pour faire le tour des équipes, s’éclairer les uns les autres, monter la vigilance et s’entraider.
En cette fin d’été, j’entends encore ma grand-mère corse nous dire, et nous redire, à nous ses petits-enfants : « Soyez unis mes enfants. Soyez unis ! L’union… C’est la Force ! ».
Alors, forza !
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